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Christopher Dembik, Senior Investment Strategy Adviser Pictet Asset Management.

Vendredi, Moody’s a privé la dette américaine de son triple A.

  • Cela intervient alors que les tensions sont importantes sur le marché obligataire américain. Le taux à 10 ans a terminé à 4,44%. Nous nous rapprochons de la zone de danger située entre 4,75%-5,00%.
  • Cela a fait ressurgir les interrogations à propos de la soutenabilité de la dette américaine au pire moment, alors que le Congrès débat du budget pour 2026.

Y-a-t-il un risque réel de déclassement de la dette des États-Unis ?

En août 2011, S&P a abaissé la note des États-Unis de AAA à AA+. À l’époque, cela avait provoqué un choc car la majorité des contrats de dérivés, des accords de prêts et des directives d’investissement interdisaient l’utilisation de titres qui n’étaient pas notés triple A. Beaucoup d’analystes ont craint des ventes forcées de bons du Trésor – ce ne fut pas le cas. Après la perte du triple A, les contrats concernés ont été amendés pour ne plus faire référence à des « obligations AAA » mais à des « obligations d’État », sans préciser la notation attribuée. C’est pour cela que lorsque Fitch a abaissé la note des États-Unis à AA+ en août 2023, le marché obligataire n’a presque pas réagi. L’effet de la décision de Moody’s devrait également être faible sur le long terme. La dette américaine était déjà considérée par les investisseurs du monde entier comme une note AA+. Moody’s acte simplement cet état de fait, avec un peu de retard par rapport aux autres agences de notation. 

Le vrai enjeu est de savoir à quel point ce nouvel élément va peser sur les discussions budgétaires au Congrès. Est-ce que cela va infléchir la course à l’endettement ? On peut en douter. Selon les premières estimations, le processus de réconciliation en cours pourrait aboutir à une augmentation de 5,800 milliards de dollars du déficit primaire au cours des dix années à venir. C’est massif.

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