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Retour au format «J+1» (après un siècle!)

César Pérez Ruiz, CIO et responsable des investissements, Pictet Wealth Management.

REVUE HEBDOMADAIRE

Le mois de mai s’est avéré décevant pour les actions américaines, la Fed restant vague quant aux perspectives d’assouplissement monétaire. Le niveau de l’inflation n’a guère surpris, mais le mauvais accueil réservé aux adjudications de bons du Trésor a pesé sur le sentiment, y compris en Europe. Plus élevée qu’anticipé, l’inflation de mai a aussi plombé les marchés européens, malgré l’espoir d’une baisse des taux de la BCE cette semaine. Les actifs risqués ont néanmoins progressé en mai, l’indice S&P500 gagnant près de 5% et le Stoxx Europe 600 3,5% (en devises locales). Des divergences notables ont été observées parmi les emprunts d’Etat: les bons du Trésor américain se sont redressés tandis que la perspective d’une baisse des taux s’éloignait, les Bunds ont subi une correction et le mois s’est achevé sur la dégradation de la note souveraine de la France par S&P. Sur le marché obligataire nippon, le rendement du dix ans – habituellement calme – a fortement augmenté, le marché anticipant des hausses de taux de la Banque du Japon destinées à stabiliser le yen, même si la vigueur du dollar par rapport au yen et à d’autres devises s’est atténuée en fin de mois. Le pétrole a chuté sur fond d’offre excédentaire, tandis que les cours de l’or progressaient légèrement en mai.

GEOPOLITIQUE

Les Etats-Unis et l’Allemagne ont autorisé l’Ukraine à utiliser leurs armes pour frapper des cibles à l’intérieur de la Russie, ce qui marque une nouvelle étape dans ce conflit.

INDICATEURS CLÉS

La hausse des dépenses de consommation des ménages (PCE) s’est poursuivie à 2,7% en rythme annuel en avril (bien au-dessus de l’objectif de 2% de la Fed), tandis que l’inflation PCE «core» s’établissait à 2,8%. Le revenu personnel a augmenté de 0,3% en rythme mensuel, alors que les dépenses de consommation personnelle progressaient de 0,2%. Parallèlement, la croissance du PIB américain au premier trimestre a été révisée à la baisse, de 1,6% à 1,3% en rythme annuel.

En zone euro, l’inflation globale s’est établie à 2,6% en rythme annuel en mai, contre 2,4% en avril. Dans le même temps, l’inflation globale est passée de 2,7% à 2,9%.

En Chine, l’indice officiel des directeurs d’achat (PMI) du secteur manufacturier a chuté à 49,5 en mai contre 50,4 en avril, en raison d’une forte baisse des commandes à l’exportation. Mais le PMI manufacturier publié par Caixin est passé de 51,4 à 51,7. La croissance du PIB de l’Inde a dépassé les attentes, s’établissant à 7,8% en glissement annuel au quatrième trimestre.

ANALYSE DES MARCHÉS

Le Real Madrid a remporté pour la 15e fois la Ligue des champions le week-end dernier, faisant preuve d’une résistance à la pression dont les dirigeants de la Banque centrale européenne devraient s’inspirer lors de leur réunion prévue cette semaine. Une baisse des taux se profile, mais ils ne devraient pas brûler les étapes. Aux Etats-Unis, l’emploi non agricole sera au centre de l’attention vendredi. Nous tablons sur une première baisse des taux de la Fed en septembre.

L’agenda politique est animé: l’ANC a perdu la majorité parlementaire en Afrique du Sud, tandis que le Mexique s’apprête à accueillir sa première femme présidente et que le Premier ministre indien Narendra Modi semble en passe de remporter un troisième mandat, synonyme de fort potentiel de croissance à long terme pour l’Inde. La condamnation de Donald Trump par le tribunal de New York n’a qu’un impact marginalement positif pour le président Joe Biden.

Les actions d’une entreprise technologique très en vue se sont effondrées en raison des ventes décevantes de ses serveurs d’intelligence artificielle (IA). Cette nouvelle a quelque peu terni les perspectives des acteurs de l’IA. Afin de réduire sa dépendance aux Etats-Unis, la Chine a décidé d’injecter 47,5 milliards de dollars supplémentaires dans le secteur des puces.

Sur le front du pétrole, l’Opep+ compte prolonger ses baisses de production jusqu’en 2025, ce qui devrait soutenir le marché. Enfin, pour la première fois depuis un siècle, les transactions sur les titres américains doivent désormais être réglées le jour ouvrable suivant – le fameux format «J+1» – au lieu de deux.

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