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Une valeur refuge est un actif qui fluctue moins que son indice de référence (c’est-à-dire, une valeur qui a un faible bêta). C’est donc une valeur qui se caractérise par une faible volatilité, une valeur qui offre plus de sécurité. Cependant, cette étiquette de valeur refuge n’est pas éternelle. Une valeur refuge aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain. Elle peut même devenir très risquée. Ces valeurs n’offrent donc aucune garantie à long terme. Où trouver ce type de valeurs ? Qui sont-elles aujourd’hui ?

On en trouve dans toutes les classes d’actifs. Passons en revue ce qui, aujourd’hui, peut ou ne peut plus être considéré comme un actif refuge.

Actions

On peut considérer que, sur les marchés boursiers, une valeur refuge est une action qui ne connaît pas beaucoup de soubresauts, qui a une faible volatilité. On trouve dans cette catégorie les valeurs d’entreprises qui se caractérisent par une grande transparence dans leur communication, qui ont des résultats stables, qui sont bien gérées et qui sont cohérentes dans leur discours. En général, elles sont moins cycliques. Les SIR (anciennement sicafi) belges passent parfois bien le cap des soubresauts boursiers. Leurs revenus sont indexés sur l’inflation mais elles sont tributaires de l’évolution des taux d’intérêt et peuvent, de ce fait, connaître des baisses de cours importantes.

Les valeurs du secteur de l’alimentation et des boissons sont aussi plus sûres mais il faudra surveiller leurs valorisations. Mais attention, rien n’est immuable : il fût un temps ou Fortis était considérée comme une valeur refuge, tout comme BP avant la marée noire en Louisiane.

Obligations

On peut appliquer ici les mêmes règles que pour les actions. Les pays souverains les plus stables pourront être assimilés à des valeurs refuge. Ce sont des pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis ou les pays scandinaves. On veillera à surveiller les ratings et à ne pas descendre en-dessous de BBB. Cependant, cette classe d’actifs ne constituera plus un refuge si les taux d’intérêt montent car la valeur des obligations en portefeuille diminuera.

Les devises

Pour les devises, il faut d’abord voir dans quelle devise on paye ses achats. Ensuite, à partir de cette devise de base, on regarde quelles sont les autres devises et quelle est leur stabilité. Dans cet environnement, nous trouvons le dollar, la livre sterling et le franc suisse, par exemple. Mais attention, ici aussi, tout comme en actions ou en obligations, rien n’est immuable. Ces devises qualifiées de stables peuvent aussi connaître des mouvements à la baisse.

Les liquidités

Et si, tout simplement, on gardait précautionneusement son argent sur un compte d’épargne ou sous son matelas ? Quoi de plus sûr, finalement ? Mais, dans ce cas, il faut se méfier d’un ennemi redoutable : l’inflation. L’inflation est calculée sur base d’un indice large. Si les prix augmentent, le pouvoir d’achat est érodé. Il faut donc voir quel est le taux d’intérêt réel et ne pas se contenter du taux d’intérêt nominal du placement.

Et l’or !

Assimilé depuis toujours à la valeur refuge par excellence, l’or connaît aussi des fluctuations de cours importantes. Ces fluctuations n’en font plus une valeur refuge d’exception. Rappelons que la volatilité du cours de l’or est aussi importante que celle du cours des actions. On ne peut jamais être tranquille avec l’or. Rappelons aussi que l’or ne rapporte rien et dépend uniquement de l’évolution de son cours. Mais, il y a un aspect psychologique indéniable avec l’or. C’est un actif tangible : on peut le toucher et le stocker dans un coffre avec un sentiment de sécurité qui est malheureusement souvent trompeur.

Et les actifs réels ?

Les actifs réels dont l’immobilier présentent certains attraits. Ils ont tendance à se comporter de manière défensive dans la plupart des périodes de tensions. Dans cette catégorie, soulignons l’intérêt que présente un investissement dans l’immobilier coté ou dans les infrastructures. Les actifs réels présentent l’avantage de procurer un flux de revenus assez stable. Mais, en raison de leur nature, les sous-jacents sont assez illiquides. Cependant, ces placements peuvent être attrayants pour des investisseurs à long terme qui peuvent ainsi obtenir des primes d’illiquidité. Attention cependant ! La valeur que l’on attribue à un bien immobilier est souvent une illusion car le propriétaire ne tient pas compte des frais, de la fiscalité ou des vacances locatives. Un immeuble peut aussi perdre de sa valeur en raison du changement de certaines normes ou par la baisse de l’attractivité de certains types de biens ou quartiers. Ce n’est donc pas la valeur refuge que l’on croit.

On peut aussi mentionner les forêts et terres agricoles, les œuvres d’art, le vin ou les voitures de collection. Mais, dans ces différents cas, la volatilité et la difficulté d’évaluer ces biens à leur juste valeur sont aussi importantes. Les modes évoluent et rien ne dit qu’une œuvre d’art se vendra à un meilleur prix que celui auquel on l’aura acquise.

La diversification

Mais finalement, le meilleur refuge, la meilleure protection est sans conteste la diversification du portefeuille. La diversification est, en effet, une bonne protection pour les portefeuilles. Il convient alors de diversifier son portefeuille dans des actifs qui ne sont pas (trop) corrélés entre eux.

Cette diversification permet de compenser la baisse d’un actif par la hausse d’un autre. On peut donc diversifier son portefeuille entre les classes d’actifs. Et, au sein de ces classes d’actifs, on peut encore diversifier entre les secteurs et les zones géographiques

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