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La BCE devrait abaisser ses taux d’intérêt de 25 points de base. Le taux de dépôt atteindrait ainsi 2,0 %. Malgré un recul de l’inflation et une croissance faible, les tensions commerciales entre les États-Unis et l’UE restent un risque. Selon Michael Krautzberger, CIO Public Markets chez AllianzGI, la fin du cycle d’assouplissement est proche. Il s’attend à une courbe des taux plus pentue et voit des opportunités dans une position longue sur l’euro face au dollar.

La réunion de la BCE du 5 juin devrait conduire à une baisse de 25 points de base, la huitième dans ce cycle. Les marchés anticipent un taux directeur compris entre 1,5 % et 2,0 %, ce qui indiquerait un plancher dans cette phase de baisse.

La menace de droits de douane persiste

Même si les inquiétudes immédiates concernant une guerre commerciale mondiale ont diminué depuis avril, les tensions entre l’UE et les États-Unis demeurent. La pause temporaire dans l’imposition de droits de douane réciproques ne constitue pas une solution durable. La menace de nouveaux droits d’importation américains sur les produits européens continue de peser sur les marchés, affectant la confiance et limitant la volonté d’investissement.

Dans le même temps, l’activité économique dans la zone euro reste atone. Les enquêtes récentes auprès des entreprises indiquent une croissance modérée. Bien que le PIB ait augmenté de 0,3 % au premier trimestre, la croissance annuelle reste limitée à 1,2 %. Le consensus pour 2025 prévoit une croissance d’environ 0,9 %, à peine supérieure à celle de 2024. L’incertitude entourant la politique tarifaire américaine pèse fortement sur les perspectives.

Accent mis sur le budget et les devises

En ce qui concerne l’inflation, les conditions semblent réunies pour un assouplissement supplémentaire. L’inflation globale (CPI) s’élève à 2,2 %, et l’inflation sous-jacente à 2,7 %, toutes deux proches de l’objectif de la BCE. Parallèlement, la pression salariale diminue : avec une croissance des salaires de 2,4 % en glissement annuel au premier trimestre, ce chiffre est bien en dessous du pic de 5,4 % atteint l’an dernier.

La combinaison d’une croissance modérée, d’une pression salariale en baisse et d’une inflation en repli donne à la BCE une certaine marge de manœuvre pour poursuivre l’assouplissement. Toutefois, certains membres du conseil de la BCE préconisent une approche plus prudente. À partir de l’été, l’attention se déplacera des baisses de taux vers la mise en œuvre de la politique budgétaire allemande et ses implications pour les perspectives de croissance en Europe.

D’un point de vue stratégique, AllianzGI continue de tabler sur une pentification de la courbe des taux. Krautzberger voit également un potentiel sur les devises : « Nous prenons une position courte sur le dollar américain et longue sur l’euro. Malgré des chiffres de croissance faibles, le contexte politique européen, plus favorable, offre davantage de stabilité que l’incertitude américaine. »

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